
Don alimentaire : quelles solutions pour les entreprises ?
Face à l’envolée des chiffres du gaspillage alimentaire en entreprise, agir devient un levier de performance. Plus de quatre millions de tonnes de denrées sont perdues chaque année par les professionnels, alors que la précarité alimentaire progresse.
Dans ce contexte, le don alimentaire émerge comme une réponse concrète, applicable et soutenue par un cadre juridique incitatif. Pour les entreprises, c’est un moyen immédiat de valoriser leurs invendus tout en affirmant une démarche RSE cohérente.
Réduire le gaspillage alimentaire en entreprise : un enjeu économique et sociétal
Les entreprises génèrent plus de 50 % des déchets alimentaires en France, soit près de 4,7 millions de tonnes par an. Ce gaspillage concerne principalement les industries agroalimentaires, la restauration et la grande distribution. Ces volumes représentent des pertes financières lourdes pour les acteurs concernés — près de 16 milliards d’euros par an.
À ces enjeux économiques s’ajoutent des responsabilités sociales. Depuis 2020, le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire a augmenté de 34 %. Une partie significative des denrées gaspillées reste comestible, ce qui rend leur redistribution non seulement possible, mais stratégique.

Quel est le cadre légal pour le don alimentaire ?
Loi Garot, loi AGEC et obligations fiscales en vigueur
Le don alimentaire est encadré par plusieurs lois structurantes :
- Loi Garot (2016) : impose aux grandes et moyennes surfaces de plus de 400 m² de proposer leurs invendus à des associations.
- Loi AGEC (2020) : étend cette obligation à l’ensemble de la chaîne alimentaire en interdisant la destruction de denrées encore consommables.
- Code général des impôts : offre une réduction d’impôt de 60 % de la valeur des biens donnés, dans la limite du plus favorable entre 20 000 € ou 5 ‰ du chiffre d’affaires.
« Le don de produits alimentaires invendus est non seulement permis, mais encouragé par la loi, avec des dispositifs fiscaux adaptés pour soutenir sa mise en œuvre. » — Article 238 bis du CGI
Au-delà de 2 millions d’euros de dons, le taux de la réduction fiscale passe à 40 %, sauf pour certaines structures éligibles qui conservent le plafond de 60 %.
Pourquoi faire un don alimentaire ?
Entre avantage fiscal et démarche RSELe don alimentaire présente des bénéfices tangibles :
- Économies logistiques : réduction des coûts de destruction ou d’enfouissement des invendus.
- Allègement fiscal : réduction d’impôt jusqu’à 32 % de la valeur (intégrant l’effet de l’impôt sur les sociétés).
- Valorisation RSE : engagement fort en faveur de la solidarité et de la lutte contre la précarité alimentaire.
Pour les directions RSE, ces dons sont des indicateurs clés valorisables dans les rapports extra-financiers.
Qui bénéficie des dons alimentaires ?
Une diversité d'acteurs récupère les produits donnés :

La solution de don alimentaire proposée par Phenix permet aux entreprises de piloter leurs dons à travers un système numérisé, sécurisé et optimisé.
Comment organiser un don alimentaire ?
Étapes clés pour une mise en œuvre efficace :
- Identifier les produits réemployables : invendus, surplus de production ou produits proches de la date limite de consommation.
- Évaluer les volumes et la fréquence : définir une routine quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle.
- Sélectionner un partenaire : choisir une ou plusieurs associations réceptrices ou une plateforme spécialisée.
- Formaliser une convention de don : stipuler les responsabilités de chaque partie.
- Suivre les flux et consigner les éléments : pour la traçabilité et la déclaration fiscale.
Mon conseil : pensez à intégrer le don alimentaire dans un process qualité interne, au même titre qu’un contrôle HACCP. Cela favorisera l’adhésion de vos équipes et renforcera la sécurité sanitaire tout au long de la chaîne logistique.
Don alimentaire et logistique : sécuriser la chaîne du froid
Respecter la chaîne du froid est une condition non négociable.
Il faut :
- Verrouiller un planning de collecte avec les partenaires.
- Utiliser des camions isothermes ou frigorifiques pour les produits frais ou surgelés.
- Tenir un relevé de température à chaque point de passage.
Des technologies embarquées comme les traceurs GPS de température ou les plateformes de gestion numérique facilitent ces contrôles. Elles garantissent la conformité sanitaire en temps réel.
Zoom sectoriel : don alimentaire selon les métiers
Agro-industrie
Les surplus de production, erreurs d’étiquetage ou produits hors-cahier des charges font partie des pertes valorisables. Les industriels doivent réfléchir à une filière de traitement parallèle.Grande distributionCe secteur est directement concerné par la loi Garot. Des espaces de tri et des logiciels de gestion des dates de péremption y facilitent la mise en œuvre du don.
Restauration collective et commerciale
Objectif : canaliser les restes de production, en respectant des règles sanitaires plus strictes. L’implication du personnel en cuisine est décisive.
Hôtellerie
Les établissements peuvent redistribuer les invendus de buffet ou colis d’accueil. L’enjeu est de passer d’un don ponctuel à une pratique régulière intégrée à la politique RSE.
Exigences sanitaires et bonnes pratiques pour un don encadré
Les professionnels restent responsables de la qualité sanitaire des dons. Les exigences légales sont claires :
- Respect des DLC et DDM selon la typologie produit.
- Bonne traçabilité documentaire.
- Emballage intact et lisible.
« Le don alimentaire ne peut concerner que des denrées sûres, en bon état de consommation et dans leur emballage d’origine » — DGCCRF
Former les équipes et disposer de directives internes écrites permet de sécuriser durablement ces pratiques.

Ils ont sauté le pas : retours d’expérience et chiffres clés
Des entreprises comme Carrefour, Danone ou Sodexo mettent en avant leurs résultats : réduction des coûts de traitement des déchets, valorisation de leur image et indicateurs RSE renforcés.
Par exemple, une grande surface de 6 000 m² ayant mis en place un partenariat avec une association locale a constaté une baisse de 30 % des déchets alimentaires et une économie de 12 000 € par an en frais de destruction.
Quels sont les freins au don alimentaire et comment les surmonter ?
Les obstacles les plus fréquents sont :
- Manque de temps ou de personnel pour trier les invendus.
- Peurs liées à la responsabilité sanitaire.
- Manque d’organisation logistique.
La solution : formaliser un protocole simple, désigner un référent don, s’appuyer sur un partenaire logistique, et intégrer ces opérations dans la gestion quotidienne.
Mesurer l’impact de ses dons alimentaires : quels indicateurs suivre ?
Mettre en place un suivi structuré permet d’en mesurer l’utilité :
- Volume (kg ou tonnes) de denrées redistribuées
- Nombre d’équivalents repas offerts
- Montant de la défiscalisation obtenue
- Équivalent d’émissions de CO2 évitées
Ces chiffres sont à intégrer au reporting RSE de l’entreprise. Ils constituent un levier fort de valorisation auprès des parties prenantes et partenaires institutionnels







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