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Journée internationale pour les droits des femmes.

Ecrit par
Régis L.
Publié le
28/2/2023

À l'occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, nos collaboratrices issues du milieu agricole et de l’entrepreneuriat témoignent pour célébrer la force, le courage et la détermination des femmes. C’est dans cette optique que nous avons donné la parole à nos chères cofondatrices, Manon Pagnucco et Anaïs Lacombe mais aussi à nos deux agricultrices partenaires que nous souhaitons remercier tout particulièrement, Camille Vernières de « La Ferme de Bellerive » et Rachelle Fougeirol de « Eoden ». Elles se sont confiées pour vous afin que vous puissiez découvrir leur parcours et les difficultés qu’elles ont rencontrées en tant que femme. Toutefois, nous souhaitons préciser que leurs constats n’excluent en aucun cas les difficultés rencontrées par d’autres femmes. Découvrons ensemble leurs témoignages sincères et émouvants.

Les cofondatrices de PimpUp témoignent pour le 08 mars

Une rencontre inattendue de Paris à San Francisco

Manon Pagnucco, une des cofondatrices de PimpUp est née et a grandi à Paris. Elle a commencé par faire des études scientifiques puis s’est spécialisée dans l’ingénierie et la Data au sein de l’EPF qui désigne anciennement l’École Polytechnique Féminine. En 2016, elle rencontre Anaïs Lacombe, sa future collaboratrice en première année d’école d’ingénieur à Sceaux, au sud de Paris. Dans le cadre d’un stage aux USA, les deux amies ont eu l’idée de fonder PimpUp à la suite de l’utilisation d’un service de livraison. En effet, à San Francisco, Manon était cliente d’Imperfect Foods, une box alimentaire et antigaspi pour faire ses courses.

De retour à Montpellier, les deux colocataires se sont questionnées sur les sujets logistiques de la vie et sur l’organisation des courses alimentaires. En découvrant que le concept n’existait pas en France, les deux femmes ont commencé à faire des recherches sur la problématique liée au gaspillage alimentaire. C’est à ce moment-là que PimpUp a été fondée. « Le concept des fruits et légumes moches m’avait direct parlé et je ne n’avais jamais entendu l’équivalent » précise Manon.

Un projet local et environnemental ancré dès l’enfance

Les deux collaboratrices de 24 ans ont été sensibilisées dès leur plus jeune âge au gaspillage alimentaire. Manon explique que ses grands-parents étaient agriculteurs dans la Drôme et qu’ils étaient très économes car ils n’aiment pas jeter quoi que ce soit. De plus Manon n’avait jamais travaillé en France avant PimpUp mais uniquement à l’étranger avec des stages à Londres, en Inde et aux États-Unis, ce qui lui a permis de découvrir une autre culture et autre façon de travailler. De son côté, Anaïs a toujours été sensible à son environnement. Elle précise que sa mère avait fondé une AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne) quand elle avait 10 ans. Elle a donc grandi au milieu des cagettes, des fruits et légumes, des agriculteurs mais aussi des producteurs de miel, de fromage ou encore de poulet. Elle ajoute que c’était très naturel pour elle de consommer local et de faire vivre ces entreprises en consommant chez eux. « En cherchant des stages en entreprise en tant qu’élève ingénieur, ça a était très compliqué pour moi de me projeter dans des grands groupes car ils étaient loin des valeurs pour lesquelles j’avais grandi » déclare Anaïs. « Le gaspillage alimentaire à la production, c’est un concept que je n’avais pas du tout. J’en entendais beaucoup parler dans les magasins et à la maison mais très peu au stade de la production chez les producteurs. Quand on est tombé sur les chiffres liés au gaspillage alimentaire à la production en France, ça nous a vraiment fait tilt » ajoute Anaïs. C’est pourquoi, les deux femmes ont choisi de se tourner vers l’entrepreneuriat.

Une répartition des tâches bien affirmée

Au sein de PimpUp, Manon est présidente et CEO. Elle s’occupe de la définition de la stratégie de l’entreprise et fait en sorte que la culture de PimpUp soit comprise et adoptée par tous les collaborateur.trices. Elle a pour rôle de représenter l’entreprise et de faire les levées de fonds. De son côté, Anaïs est la directrice générale et responsable des opérations. Elle supervise toute la partie logistique du sourcing du producteur (approvisionnement, livraison, confection, points relais etc.) à l’arrivée du panier chez le client.

L’entrepreneuriat : une activité qui apporte des bienfaits sur le plan personnel

Les deux associées affirment qu’elles n’ont pas rencontré de frein par rapport à l’entrepreneuriat féminin. « Nous n’avons pas de pensées limitantes sur notre place dans la société et sur notre légitimité à lancer notre projet. On a de la chance de faire un projet qui parle a pas mal de monde et où il y a peu de détracteurs » indique Manon. Néanmoins, des moments de doutes sont survenus au début du projet pour trouver des producteurs intéressés et orienter la problématique de la bonne manière. Pour elle, PimpUp lui a permis d’apprendre au quotidien, de déconstruire ses croyances, de prendre la parole en public, de gagner en légitimité et de rencontrer des personnes intéressantes, motivées et diversifiées. Pour Anaïs, la construction de valeurs avec une équipe et le fait de se regrouper autour de la cause du gaspillage alimentaire à la production est très importante. Elle apprécie le fait de grandir avec son équipe pour faire évoluer PimpUp et lutter pour une même cause. Elle raconte que l’entrepreneuriat a changé sa façon de se voir et sa façon de vivre. Cela lui a permis d’apprendre à mieux connaître ses qualités, ses compétences et ses défauts. Anaïs ajoute que la journée internationale des droits des femmes est super importante pour elle car celle-ci démontre que tout est possible. Selon elle, les exemples féminins sont peu nombreux notamment dans la politique et dans le monde du travail. Le chiffre qui lui parle le plus est le nombre de présidentes du CAC 40 qui est équivalent à 0. Cependant, certaines femmes l’ont inspiré pour monter PimpUp comme Louise Aubery, la fondatrice et influenceuse de « Je ne ne sais quoi » pour les combats qu’elle mène et sa capacité à faire passer des messages. Manon quant à elle admire l’aisance de parole de Roxanne Varza, la directrice de station F, (l’un des plus gros incubateurs du monde) ainsi que Rachel Delacour, une créatrice d’entreprise qui a levée près de 100 millions de dollars au travers de trois levées de fond. Elle est considérée comme une vraie figure de l’écosystème entrepreneurial français.

Comment se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Pour lancer son entreprise, il ne faut pas se poser trop de questions selon Manon. Il faut chercher à parler de son idée avec un maximum de personnes différentes car les personnes sont accessibles. Elle conseille également de viser le plus haut possible dès le début afin de progresser et invite chacun. e à sortir de sa zone de confort. Selon Anaïs, il faut parler de son projet à un maximum de personnes, se confronter à la réalité et ne pas craindre de se faire piquer l’idée car la réussite d’une entreprise va dépendre uniquement des acteurs qui en sont responsables. De plus, il ne faut pas hésiter à oser car personne n’est inaccessible.

Les agricultrices partenaires de PimpUp se confient pour le 08 mars

Alliant tradition et évolution, les métiers agricoles se sont nettement transformés ces dernières années et les mentalités semblent avoir évoluées. La pénibilité et le travail physique de la profession ont baissé depuis peu. Traditionnellement considérée comme un métier d’homme, la profession agricole se féminise progressivement. Depuis que le mot « agricultrice » est apparu dans le dictionnaire en 1961, les femmes ont su s’adapter et innover pour devenir de véritables actrices du paysage agricole. Aujourd’hui, elles restent minoritaires dans ce secteur mais elles arrivent à trouver leur place dans l’agriculture petit à petit. Elles représentent 30% des actifs permanents agricoles et regroupent ¼ des cheffes d’exploitation dans l’agriculture française. A ce jour, on compte près de 373 700 femmes dans le secteur de la production agricole, ce qui constitue une légère hausse de 0,2% par rapport à 2018. De nos jours, la femme agricultrice dispose de véritables atouts et qualités qui sont complémentaires avec ceux des agriculteurs. Ainsi, la mixité permet une approche différente du métier mais conduit à une meilleure productivité.

Dans cette rubrique, nous avons choisi d’interviewer deux agricultrices pour la journée internationale des droits des femmes afin de comprendre leur vision sur leur secteur d’activité et d’avoir leur avis sur la place des femmes dans le milieu agricole. Voici leurs témoignages.

Zoom sur l’exploitation agricole de Camille Vernières

L’agriculture : une activité familiale

A 27 ans, Camille Vernières est issue du milieu agricole. En 2018, elle a obtenu un diplôme d’ingénieur agricole à l’école de Purpan à Toulouse puis a travaillé comme commerciale et responsable culturale. Aujourd’hui, elle est en parcours installation avec la chambre d’agriculture du Tarn car elle souhaiterait reprendre l’exploitation agricole de son père. Le parcours installation est une démarche de professionnalisation et d’accompagnement qui permet aux jeunes agriculteurs de préparer au mieux leurs installations dans leurs exploitations. Ainsi, elle s’occupe actuellement d’adapter l’exploitation familiale à son arrivée en travaillant sur différents aspects comme l’organisation, la plantation, la récolte, la conduite d’engins, l’aide administrative ou encore la vente. Cette exploitation nommée « La Ferme de Bellerive » produit des céréales et élève des porcs. Elle est située à Lavaur dans le département du Tarn.

Quelle est la place des femmes dans l’agriculture ?

Camille explique que s’installer seule en tant que femme dans le milieu agricole aurait été compliqué dans le temps mais qu’aujourd’hui, la modernisation du matériel agricole rend les tâches moins contraignantes. Néanmoins, elle a l’impression de devoir prouver davantage sa valeur en tant que femme par rapport aux autres agriculteurs. « La femme commence à prendre sa vraie place sur les exploitations mais il y encore des progrès à faire indique Camille. Cette dernière a été inspirée par Céline Imart, une agricultrice dans le Tarn, car elle promeut et met en avant le travail des agriculteurs dans les médias. Pour Camille, son travail médiatique est important et inspirant.

Les conseils à destination des jeunes agriculteurs et agricultrices

Avant toute chose, elle convie les jeunes agriculteurs et les jeunes agricultrices à être toujours entouré.es d’autres salariés afin que chacun.e puisse trouver un équilibre de vie et faire face aux éventuelles difficultés présentes sur l’exploitation car le travail en agriculture demande parfois de travailler les weekends et d’allonger ses horaires de travail. Elle précise également qu’il faut se mettre un cadre le reste du temps afin que le travail n’empiète pas sur la vie privée. « Beaucoup de producteurs délaissent l’activité de commercialisation car ils se concentrent essentiellement sur la production. Prendre du temps pour la commercialisation dans un emploi du temps très chargé peut paraître impensable » mais c’est une étape importante à ne pas négliger car cela permet de dégager un revenu, avoir un confort de travail et se dégager du temps pour la vie privée. « Cependant, il faut bien le réfléchir en amont » affirme Camille.

Zoom sur la production maraichère avec Rachelle Fougeirol

Un attachement envers la culture des terres

A 39 ans, Rachelle Fougeirol est fille d’horticulteur et a toujours été passionnée par le sol et ce qui se passe sous ses pieds. Ses grands-parents maraîchers grainetiers lui ont inculqué un attachement pour la culture des terres en vue de la production de végétaux. Depuis son plus jeune âge, elle a eu recours à mettre les mains dans la terre, à faire des semées, à arroser et à regarder pousser les végétaux. Elle a ensuite réalisé un BEP (Brevet d’études professionnelles), un BAC Pro puis s’est spécialisée dans une école d’horticulture. Passionnée par la production maraîchère, elle a concrétisé son projet en faisant un BTS production horticole (dans la production végétale). Cette formation comprenait 4 pôles : le maraîchage, l’horticulture, la pépinière et l’arboriculture. Suite à cela, Rachelle a eu la possibilité de faire beaucoup de vente en jardinerie avant d’intégrer la société Eoden qui agit en faveur de la transition énergétique, agro-écologique et environnementale. Aujourd’hui, Rachelle est salariée de cette entreprise située dans le golf de Massane à Baillargues près de Montpellier et réalise du maraîchage diversifié à petite échelle dans le plus grand respect des règles du vivant. Elle travaille également avec d’autres salarié.es. Son objectif est de nourrir la terre pour qu’elle puisse nous nourrir à notre tour. « Les premières plantations ont été faites en juillet dernier » indique Rachelle. Dans le souci de préserver la nature, elle n’a jamais souhaité faire du maraîchage hors sol, intensif et rempli d’engrais. Actuellement, elle n’est pas labélisée bio mais les intrants qu’elle utilise le sont (compost, engrais, semences etc.).

Un métier intéressant et accessible pour tous

Rachelle explique que tout le monde peut faire ce métier sous réserve que la personne en question est passionnée de nature et du monde du vivant. Pour faire ce métier, il faut s’intéresser à la façon dont poussent les végétaux et comprendre ce qui se passe dans la nature. Il s’agit d’un métier qui demande à la fois des notions agronomiques et d’observation. « Quelles que soient les conditions climatiques (vent, pluie, chaleur), il y a toujours de l’intérêt et c’est un métier où on apprend toujours des choses » affirme Rachelle. En tant que femme, elle n’a pas rencontré de freins liés à son secteur d’activité mais précise qu’il faut savoir ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas, demander, convaincre et avoir confiance en soi pour se lancer dans l’agriculture. Pour trouver un équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle, Rachelle ajoute qu’il ne faut pas être trop loin de son lieu de travail car « on a besoin d’y être et d’observer si tout fonctionne ».

Comment lancer son activité en tant que jeune agriculteur ou jeune agricultrice ?

Lancer son activité en tant qu’agriculteur ou agricultrice demande de mettre en place un certain nombre d’outils. En effet, Rachelle affirme qu’il « faut bien déterminer ses objectifs au départ et bien adapter ses outils de travail à son mode de production ». Selon elle, il faut être au courant des nouvelles techniques, des nouveaux outils de travail et être au courant de ce qui se passe dans son domaine d’activité. Elle indique également qu’il ne faut jamais être seule pour se lancer dans l’agriculture et qu’il faut être à deux minimum pour avoir une bonne organisation de travail. Selon elle, il est nécessaire d’avoir une personne avec soit pour échanger ou bien être encadrée dans des groupes spécialisés. Pour elle, toutes les interventions réalisées dans le cadre d’une entreprise doivent avoir sens. Pour continuer à développer son activité, Rachelle s’inspire beaucoup de « Ver de Terre Production », un organisme de formation et de diffusion spécialisé dans les pratiques de l’agroécologie et des sols vivants. Elle apprécie le fait qu’ils diffusent leur savoir gratuitement et de voir toutes les techniques de maraîchage en ligne.

Sources

Pour plus d’informations, vous pouvez suivre Les Jardins D’Eoden sur Instagram ainsi que « La Ferme de Bellerive » sur Facebook et Instagram.

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